Chypre : rejet de deux projets de loi sur le secteur bancaire
Le Parlement chypriote a rejeté jeudi soir deux projets de lois concernant le secteur bancaire, dont l’adoption conditionne le versement d’une deuxième tranche d’un plan d’aide de 10 milliards d’euros.
Auparavant, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté contre les mesures d’austérité devant le Parlement.
Les parlementaires ont en revanche adopté douze autres textes nécessaires pour que l’Eurogroupe approuve le versement d’une nouvelle tranche d’aide de 1,5 milliard d’euros lors de sa réunion du 13 septembre.
Les textes rejetés visaient à donner à la Banque centrale l’autorité pour superviser les banques coopératives de l’île, autrefois autonomes, et à recapitaliser la Hellenic Bank.
Ce vote mettant en jeu une aide nécessaire pour l’économie chypriote en grande difficulté, le gouvernement tentait de trouver une solution de dernière minute. Le ministre des Finances Haris Georgiades s’est ainsi rendu au Parlement pour négocier un nouveau vote.
Parmi les textes adoptés figurent une pénalité supplémentaire de 10% sur les retards de paiement de droits de mutation de bien immobiliers, ou encore une augmentation de la vignette en fonction du taux d’émission de CO2 des véhicules.
« Taxez les riches, pas les pauvres », « Nous ne sommes pas des mendiants », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, venus à l’appel du parti communiste d’opposition Akel et d’autres mouvements de gauche.
De nombreux policiers étaient présents pour éviter tout débordement.
La Banque centrale européenne, l’Union européenne et le Fonds monétaire international ont accepté fin mars de prêter jusqu’à 10 milliards d’euros à Chypre, dans le cadre d’un plan de sauvetage aux contreparties draconiennes.
Les Chypriotes doivent notamment faire face à des hausses d’impôts et des baisses de salaires.
L’île a également dû se résoudre à liquider sa deuxième banque, Laïki, et à restructurer radicalement la première, Bank of Cyprus, où les comptes ont été ponctionnés de 47,5% au delà de 100.000 euros.
Ces prélèvements avaient obligé le gouvernement à fermer toutes les banques de l’île pendant près de deux semaines en mars, et à mettre en place un contrôle draconien des flux de capitaux lors de leur réouverture, dont certaines mesures sont toujours en vigueur.