A quoi servent les stocks-options ?
Encore une fois les stocks-options font la une de l’actualité. Décriées par beaucoup, on en viendrait presque à oublier l’intérêt de ce mode de rémunération ! Petite mise au point à l’usage des économistes.
Problème : la maximisation de l’intérêt des actionnaires
Dans un contexte où le propriétaire délègue la gérance de son entreprise, comment peut-il inciter les dirigeants à fournir un effort qui lui profitera (que les dirigeants ne se rémunèrent pas outrageusement, réduisant ainsi le dividende reversé au propriétaire), alors qu’il ne dispose pas d’une information parfaite sur leurs agissements ? La solution est d’intéresser les dirigeants à la valeur boursière de l’entreprise. Il s’agit donc de suivre les préceptes de la Théorie de l’Agence expliquée ici
Contrainte : le faible niveau de ressources dans l’entreprise
Comment attirer les cadres à hauts potentiels alors que les ressources de l’entreprise ne permettraient pas de les rétribuer à leur valeur du marché ? Les stock-options répondent à cette question en permettant aux dirigeants (ou managers) d’acquérir des parts de l’entreprise à un prix fixé à l’avance, i.e. au moment où l’entreprise a encore une faible valorisation boursière. D’où la possibilité de réaliser un bénéfice conséquent si le cours de l’action a monté entre le moment où l’option est posée et le moment où elle est exercée. Mieux : si le cours en question a baissé, nulle obligation d’exercer l’option et donc il n’y pas de perte…
On comprend donc parfaitement leur succès dans les start-up : des entreprises aux ressources encore limitées, dont on espère une importante valorisation boursière.
Les problèmes de délits d’initiés dont on parle bien souvent concernent, quant à eux, plutôt les grandes entreprises que les start-up car dans ces dernières le faible nombre d’actionnaires uniformise le niveau d’information de chacun. Il s’agit la plupart du temps de scandales concernant des actions manipulées ou antidatées par les dirigeants dans l’objectif de bénéficier d’un prix d’exercice le plus bas possible pour maximiser la plus-value. En effet, les informations dont disposent les dirigeants leur permettent de toujours connaître le moment où il est le plus opportun d’exercer leurs options (cas EADS), au détriment des petits actionnaires. La question est alors de savoir s’il est possible de limiter les effets de l’asymétrie d’information qui oppose dirigeants-actionnaires et actionnaires classiques.
A ce jour, ayant posé l’hypothèse d’agents opportunistes, point de solution…