La loi Sapin et l’interdiction de la publicité pour le trading
Entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2017, la loi Sapin 2 a officialisé l’interdiction de la publicité à destination du trading en ligne en direction des particuliers. En effet, ce sont à travers les efforts conjoints de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et de la DGCCRF que les publicités autour du trading en ligne, plus particulièrement des options binaires, des CFD et du Forex, sont désormais interdites.
Une législation attendue
Il faut dire que ces marchés ont effectivement été caractérisés depuis de nombreuses années par de nombreux abus, notamment sous l’impulsion de brokers sans scrupules mais également par la difficulté importante de maîtriser ce type de marchés. En effet, ce serait, selon différentes études qui ont été menées sur cette thématique, plus de 80 % des traders particuliers qui seraient perdants rien que sur le Forex. On peut donc imaginer que ce chiffre est encore plus important sur un marché aussi volatile que peut l’être celui des options binaires.
Une véritable application pour les brokers ?
Cependant, au-delà de cette loi, on peut penser que les brokers, étant donné les enjeux financiers du marché des particuliers, vont trouver un moyen de pouvoir contourner la législation, malgré une sanction de 100 000 € pour le broker qui serait surpris en train de réaliser des publicités sur Internet. La conséquence directe de cette annonce a été évidemment que les courtiers cotés en bourse ont connu une dégringolade de leur valeur sur les marchés boursiers, à l’instar d’IG Market ou de FXCM qui ont perdu une bonne partie de leur valeur.
Que penser de cette loi ?
En réalité, cette loi, même si elle part d’une intention salutaire, risque malheureusement d’être davantage symbolique que réellement dissuasive, comme l’indiquent les analyses de Courtier-En-Bourse.com. En effet, à partir du moment où les brokers sont positionnés dans les moteurs de recherche sur des requêtes comme « Option binaire » ou « Forex en ligne », ils auront toujours du trafic.
L’absence de publicité risque effectivement de les pénaliser sur le court terme, mais ne risque pas de faire déserter les particuliers, souvent complètement inconscients du risque qu’ils prennent en se lançant sur de tels marchés sans être formés.
Accentuer l’attention sur le besoin de formation
Il aurait été plus intelligent, en plus d’interdire la publicité, de contraindre les brokers de faire passer à leurs frais des formations concrètes et encadrées par l’Autorité des Marchés Financiers sur le trading, afin de responsabiliser les particuliers et de leur permettre d’avoir une véritable connaissance de la difficulté de trader en ligne.
Car il est fort à parier que si les particuliers avaient une réelle connaissance de la difficulté réelle pour gagner de l’argent sur le long terme avec le trading, surtout sur les marchés où ils sont le plus sollicités, à savoir les marchés volatils comme l’or ou l’argent, ils y réfléchiraient à deux fois avant de se lancer ou entameraient certainement une démarche plus réfléchie vis-à-vis du trading. L’image de la bourse et des marchés, comme moyen facile de gagner de l’argent, est ce qui doit être combattue avant tout pour pouvoir éviter au maximum que de nombreux particuliers s’illusionnent sur leurs chances de pouvoir rentabiliser leur investissement.