Le plexiglas peut-il arrêter la COVID-19 ?
Lorsque l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que COVID-19 était une pandémie à la mi-mars, la direction de Wild Adventures à Cannes dans les Alpes Maritimes savait qu’elle devait protéger ses travailleurs et ses clients. Ils ont donc imposé des masques et accroché des sur vitrine en plexiglass à chaque poste de travail où les clients déposent leurs vêtements. Ces écrans permettent aux clients et aux employés de se voir et de se parler facilement, sans avoir à craindre d’éternuer ou de tousser dessus.
« Nous les avons installés presque immédiatement », explique Paul Lanos, responsable du nettoyage. Et cela ne passe pas inaperçu aux yeux des employés. « Je me sens plus en sécurité, sachant que je travaille pour des gens qui se soucient non seulement de la santé des clients mais aussi de celle des employés », explique Sandrine une employée.
Les sur-vitrine en plexiglas sont apparemment partout de nos jours : dans les épiceries, les teintureries, les vitrines des restaurants, les magasins à prix réduits et les pharmacies. Elles sont recommandées par l’OMS, entre autres.
« Les épiciers ont été parmi les premiers détaillants à adopter la sur-vitrine en plexiglas », déclare David Leimare, porte-parole de l’Association des grossistes des A-M, un groupe industriel qui représente environ 300 sociétés de détail exploitant plus de 2 000 magasins. Presque tous les épiciers l’ont fait, dit-il, sans aucune recommandation officielle de notre association.
C’est également vrai à l’échelle nationale. L’association a interrogé ses membres au moment où la pandémie a frappé et a constaté que 84 % de ceux qui ont répondu avaient mis des sur-vitrine en plexiglas dans leurs magasins. L’association n’a pas publié de directives officielles sur les barrières, mais « nous avons conseillé à nos membres de suivre les directives du Gouvernement », dit-il.
Grâce à COVID-19, le commerce du plexiglas est maintenant en plein essor. Les ventes de plexiglas, ont été multipliées par deux ou trois par rapport aux 250 millions de dollars de ventes de mars à mai 2019, selon les statistiques fournies par l’Association internationale de la distribution des plastiques.
Les barrières fonctionnent-elles bien ?
Malgré les nombreuses recommandations concernant la vitrine plexiglas et son utilisation généralisée, les experts estiment que les recherches sur leur efficacité à ralentir la propagation de COVID-19 font défaut.
« Il n’existe, à ma connaissance, aucune étude évaluée par des pairs pour déterminer l’efficacité de ces barrières », déclare Michel Arnaud, docteur en médecine du travail et de l’environnement et en toxicologie à Paris. Malgré cela, dit-il, « intuitivement, il est logique que la sur-vitrine en plexiglas capture de grosses gouttelettes et cela pourrait réduire le risque de transmission ».
Il a coécrit une fiche d’information sur l’utilisation des sur-vitrine sur les lieux de travail. Le plexiglas est avantageux parce qu’il est facilement disponible, facile à travailler, lisse, transparent et facile à nettoyer », a-t-il écrit. Le plexiglas est plus durable et moins cher que d’autres formes de barrières, comme le verre trempé ou le polycarbonate, dit-il.
M Arnaud dit qu’il considère les barrières comme « un contrôle technique raisonnable » qui est un complément et non un substitut aux masques et à la distanciation physique.
Le plexiglas pourrait aussi bientôt se retrouver sur les tables des restaurants. Une entreprise française produit des bulles de plexiglas protectrices, Plex’Eat, qui pendent au plafond et entourent la tête des convives.