Salaire des dirigeants : en fonction de la valeur apportée à l’entreprise
Le Medef l’affirme : la valeur d’un dirigeant se mesure à l’aune de ce qu’il apporte au marché financier et à l’économie. Les primes et autres bonus, qui constituent désormais l’essentiel de leur rétribution, sont supposés en faire foi.
Combien vaut un patron ?
Dans son édition du 24 avril dernier, le quotidien Les Échos répondait à la question. En moyenne, toutes primes et bonus compris, les patrons du Cac 40 gagnent 2,2 millions d’euros. Soit, à peu de choses près, ce qu’ils ont touché en 2005. Pour la deuxième année consécutive, constate le quotidien, leurs salaires, hors stock-options, sont en stagnation. Faut-il y voir une plus grande sagesse des actionnaires et des conseils d’administration ? « La révolte des actionnaires et le vote de lois destinées à moderniser l’économie ont conduit les administrateurs à plus de sagesse », note Jean-Pierre Gouirand, associé chez Whitehead Mann, cabinet de conseil en recrutement.
Transparence oblige
Depuis 2001, année du vote de la loi NRE (Nouvelles Régulations Economiques), qui oblige les sociétés cotées à plus de transparence, le législateur a multiplié les textes destinés à lever le voile sur la composition de la rémunération des dirigeants. Ces obligations et les sanctions prévues par la loi ont, semble-t-il, calmé les prétentions de nos dirigeants qui — faut-il le rappeler ? — fixent eux-mêmes leur salaire. En effet, sur proposition du comité de rémunération, les conditions de rémunération des présidents, directeurs généraux et directeurs généraux délégués sont arrêtées par le conseil d’administration, dont les membres ont généralement été choisis par les premiers et dont ils font partie. Cette consanguinité, qui frôle parfois le conflit d’intérêts, n’est pas étrangère au climat de suspicion qui pèse sur les rémunérations des patrons, notamment sur les différentes primes qui leur sont octroyées. Stock-options, parachutes dorés, « golden hello » ou primes d’arrivée, bonus… Les conditions d’attribution de ces différentes composantes restent floues et provoquent un débat.
Primes de risque
« Lorsqu’il est prévu lors de l’entrée en fonction, le parachute doré permet aux administrateurs d’offrir aux dirigeants, révocables à tout moment, des conditions de départ comparables à celles des salariés », constate Didier Vuchot, président Europe de Korn / Ferry International, cabinet spécialisé dans le recrutement de dirigeants et d’administrateurs. Sauf que, bien sûr, ces indemnités de départ n’ont pas toujours été négociées au préalable… Résultat : révélées lors du départ houleux d’un dirigeant, elles donnent le sentiment de récompenser un échec. D’autant que, dans l’économie libérale, la rétribution des dirigeants se doit d’être directement corrélée à la valeur qu’ils apportent à l’entreprise et à la mission qui leur a été confiée.
« Les indemnités versées à la présidente du Printemps, lors de son départ, ont suscité bien des polémiques. Reste qu’elle a accompli la mission qui lui avait été confiée par le conseil d’administration : procéder à la vente de l’enseigne dans les meilleures conditions », rappelle Jean-Pierre Gouirand. Ainsi, le bonus de 2,5 millions d’euros touché par Laurence Danon, lors de son départ volontaire, correspond ni plus, ni moins à l’objectif fixé lors de la prise de fonctions. Choquant ? Peut-être, mais les grands dirigeants sont rares, ce qui leur permet de poser, dès l’embauche, les conditions de leur rétribution.
«Un dirigeant qui détruirait de la valeur serait assurément trop payé »
Trois questions à Fabien Delime, directeur associé du cabinet Delime Executive Search
Qu’achète l’entreprise lorsqu’elle se choisit un dirigeant : un bilan ou un projet ?
Fabien Delime : Les deux ! On est recruté pour ce que l’on a fait ; on est donc jugé sur un bilan. Mais un bilan, aussi positif soit-il, n’est pas une garantie absolue. L’entreprise achète aussi un projet. « Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne connaît pas son port » : la formule est particulièrement vraie pour les dirigeants. Par exemple, pour une fonction donnée de directeur des opérations, rien n’est plus différent que la mission d’un « manager de compromis » destiné à consolider des équipes d’électrons libres, comparée à celle d’un manager qui devrait casser des baronnies pour préparer l’arrivée d’une nouvelle équipe.
Les primes versées aux dirigeants suscitent de violentes polémiques. Sont-elles justifiées ?
F. D. : La rémunération et, plus globalement, la rétribution des dirigeants est directement fonction de leur capacité à valoriser la capitalisation boursière de l’entreprise ; par voie de conséquence, à créer de la valeur pour l’actionnaire. Tout cela est à la fois simple et compliqué, spécialement en France où nous souffrons d’un déficit de culture économique. Cela étant, un devoir de transparence s’impose aux conseils d’administration lorsqu’ils votent la rémunération des dirigeants. Les bonnes pratiques de gouvernance d’entreprise imposent ce devoir de transparence, qui est seul en mesure de lever les suspicions.
Nos dirigeants sont-ils trop payés ?
F. D. : De Zidane ou de Platini, lequel est le meilleur ballon au pied ? Objectivement, c’est impossible à dire. Pourtant, en termes de salaire, ils n’ont pas joué sur le même terrain. Mais, à conjoncture équivalente, quelqu’un d’autre aurait-il fait mieux ? Si la réponse est non, alors, un dirigeant n’est jamais trop payé. La seule arrivée de telle ou telle personnalité au board d’une entreprise peut ainsi, à elle seule, valoriser la capitalisation boursière d’une société ; cela a une valeur qui se doit d’être rémunérée. Par ailleurs, pour les sociétés à forte capitalisation boursière, les effets financiers induits par les décisions des dirigeants sont énormes, et un petit écart de compétence peut générer une différence financière se chiffrant en millions d’euros. Ces compétences rares se doivent d’être rémunérées au prorata de la valorisation boursière de la société. En revanche, puisqu’une entreprise est un processus de création de valeur, un dirigeant qui détruirait de la valeur serait assurément trop payé. D’où les critiques justifiées des golden parachutes qui s’appliquent lorsqu’un conseil d’administration se sépare d’un dirigeant jugé destructeur de valeur, mais qui, d’une certaine façon, est indemnisé pour son échec.
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